Les pièges rencontrés dans les recherches.
marchaldesalm, samedi 15 juillet 2006 - 18:00:00
On nous dit toujours qu'il faut vérifier tous les actes d'état civil concernant nos ancêtres. En Lorraine, en raison des nombreuses destructions dues aux guerres, il est souvent difficile de retrouver tous les actes, car certains registres ont été perdus ou brûlés. Néanmoins, il est possible de remplacer les baptêmes, mariages et sépultures qui manquent par d'autres éléments. La source principale est le notariat, un inventaire après décès, un partage de biens, un testament, un contrat de mariage ou des actes d'acquisitions et de ventes renseignent avec suffisamment de précision et permettent de retrouver des dates, au moins approximativement.
Malgré cela, le chercheur qui n'apporte pas une attention suffisante à certains détails peut avoir retrouvé tous les actes et s'être trompé d'ancêtres. En effectuant des dépouillements systématiques de tous les actes d'une paroisse on retrouve des couples parfaitement homonymes. On ne s'en rend pas compte immédiatement, mais quand trois enfants naissent avec la même filiation dans l'espace de quinze ou seize mois, sans qu'il y ait de jumeaux, on doit en conclure qu'à la même époque vivaient dans la même paroisse deux couples qui avaient exactement le même état civil. Si le père savait écrire et signait l'acte de baptême de ses enfants, les écritures permettent de trancher. Mais quand il n'y a pas de signature, soit parce que ce n'est pas l'usage local soit par ce que le père a simplement fait une croix, il faut étudier les liens de parenté avec les parrains et marraines, mais s'il s'agit d'étrangers, le problème reste sans réponse. Il faut donc dresser la liste des quinze ou vingt enfants qui ont pour parents, par exemple Jean Pierre HUMBERT et Marie Anne MAURICE et essayer d'attribuer à chacun des couples les enfants dont on est certain de la filiation, mais il en reste toujours quelques uns qui peuvent être nés d'un couple ou de l'autre. Rechercher les mariages et les décès des enfants peut apporter une réponse. Mais la certitude ne peut venir que par la découverte d'un acte notarié qui va citer les héritiers de l'un ou l'autre couple.
Il m'est arrivé de retrouver dans la même paroisse trois couples homonymes, d'âges sensiblement différents, qui coexistaient et si le couple le plus âgé ne pouvait pas avoir d'enfants en même temps que le couple le plus jeune, en revanche celui qui se situait au milieu pouvait entrer en concurrence d'abord avec le premier couple et ensuite avec le troisième. Cet exemple n'est pas un cas isolé car il se présente dans toutes les paroisses.
La première fois que je me suis trouvé confronté à une homonymie qui me laissait perplexe date de l'époque où les actes d'état civil étaient délivrés contre le paiement de timbres fiscaux. J'avais reçu d'une mairie l'acte de décès du père de mon arrière-grand-mère. Ses prénoms et nom étaient indiqués, ainsi que ceux de sa femme, mais l'acte, recopié, répétait les mêmes prénoms pour son père et les prénoms et nom de sa femme comme nom de jeune fille de sa mère. Bien entendu j'ai pensé qu'il s'agissait d'une erreur commise par le secrétaire de mairie. En poursuivant mes recherches j'ai pu constater qu'il n'y avait pas d'erreur mais bien deux couples, père et mère d'un côté et fils et belle-fille de l'autre qui portaient les mêmes prénoms et noms.
L'idéal est de tout noter afin de pouvoir établir des comparaisons et étudier les différentes possibilités.
Eric Marchal de Salm
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