Saint-Dié, marraine de l'Amérique
marchaldesalm, lundi 11 septembre 2006 - 18:00:00
Je viens de passer mes vacances à Saint-Dié, sous-préfecture des Vosges. J’ai eu l’occasion de fréquenter le cercle généalogique, très actif, et d’ajouter quelques branches à un arbre dont je n’entrevois que l’embrouillamini des diverses ramifications. Saint-Dié, érigé en diocèse en 1777 possède une cathédrale, bien que l’évêque et l’administration épiscopale se trouvent à Epinal, chef-lieu du département. Mais Saint-Dié est, peu de Lorrains le savent, la marraine de l’Amérique.
En effet c’est là qu’en l’an 1507 un groupe de savants parmi lesquels se trouvaient des géographes donna pour la première fois au nouveau continent ce nom, inspiré du prénom d’Amerigo VESPUCCI.Or l’idée m’est venue qu’après la guerre, ou peut-être entre les deux guerres, une richissime Américaine avait fait à la ville un legs hors du commun, par reconnaissance.
Elle avait laissé par testament à la marraine du nouveau monde, un trou, pas un trou quelconque, ni même un trou énorme, mais un trou gigantesque. La difficulté de transporter un trou de cette importance à travers l’océan puis à travers la France était telle qu’il fallut attendre longtemps pour qu’il arrivât. Certains murmurent que le maire, à l’époque ministre du Budget, en aurait détourné une partie au profit de la caisse d’assurance maladie, le fameux trou de la sécu.
Mais le trou légué était si considérable qu’il en reste suffisamment pour agrémenter une ville de vingt-cinq mille âmes. Depuis plusieurs années, on promène le trou dans la ville. La rue principale allant de la gare à la cathédrale a été défoncée de part en part pour loger ce trou. Les années passent et le trou continue à circuler. Il n’est pas une rue, pas une impasse qui ne veuille l’accueillir. Et on défonce, on creuse, on perce, pour y loger ce trou.
Que les habitants de la ville n’aient aucune inquiétude, le trou leur ayant été légué à perpétuité, tous pourront en jouir. Et plusieurs passages, notamment dans les voies principales, sont envisagés, même les piétons ne sont pas en reste, on ne saurait en effet oublier de loger ce trou aussi sur les trottoirs. Rentré à Paris, j’en suis à me demander si je n’ai pas rêvé toute cette histoire, née de mon exaspération de devoir subir les tracas de travaux de voirie qui n’en finissent pas. Mais en tout cas c’est une bien belle façon de fournir une explication à quelque chose qui reste incompréhensible.
Et pourquoi cette version ne serait-elle pas plus logique que la raison officielle ? C’est en tout cas une idée … à creuser.
Eric Marchal de Salm
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