Le Concordat de 1801 et la situation des paroisses.

marchaldesalm, vendredi 23 février 2007 - 13:53:09

Le Concordat de 1801 et la situation des paroisses.



Après dix ans de désordre, alliant ou alternant tolérance et persécution, l’Eglise de France était dans un état déplorable lorsque le Concordat fut signé le 15 juillet 1801 entre Bonaparte, Premier Consul et le Pape dont le nom était facile à retenir pour les générations d’écoliers qui eurent à l’apprendre, Pie VII.

Néanmoins, tout n’alla pas sans heurts en raison des composantes de ce qui représentait le catholicisme en France en ce début du XIX° siècle. Une formule fut trouvée qui devait rassembler les combattants de la foi en rangs dispersés. Le cardinal CAPRARA signa le 10 juin 1802 le texte proposé par l’état et que tous les prêtres devaient approuver : "J‘adhère au Concordat et je suis dans la communion de mon évêque, nommé par le Premier Consul et institué par le Pape." Mais les prêtres constitutionnels ne voulaient rien renier de leur passé, ce qui allait à l’encontre des vœux du Souverain Pontife et certains réfractaires allèrent jusqu’à refuser d’accepter le Concordat et entrèrent en rébellion, car ils refusaient l’ingérence du pouvoir en matière religieuse.

Les paroisses étaient parfois dans un état matériel et spirituel déplorable. Le gouvernement consulaire demanda un rapport sur les mœurs des ecclésiastiques en 1802. Celui qui fut rédigé pour le département des Vosges montrait une bien triste image du clergé. En voici un extrait :

- Brouvelieures :
Jean Baptiste AUBERTIN : âgé d’environ 32 ans, exerce le culte à Biffontaine, homme peu érudit mais tranquille et ayant des mœurs ;
François ETIENNE : ivrogne scandaleux buvant dans les cabarets et tombant dans la rue.
- Corcieux :
Jacques VINCENT : a un caractère dangereux. Lorsqu’il était curé d’Etival, un citoyen qui n’allait pas à la messe il le forçait de lui baiser les pieds ;
Jean Nicolas VINCENT : ivrogne scandaleux, boit dans les cabarets et tombe dans la rue.
- Saint-Dié :
Nicolas LEBRAY : est un homme fort immoral, vit publiquement avec une fille logée chez lui, s’enivre dans les cabarets et est couvert du mépris général ;
Jean Michel FERRY : ivrogne scandaleux, buvant dans les cabarets et tombant dans la rue ;
Jean Joseph GUIDOT : vieillard respectable par ses mœurs et par ses vertus. Jouit de l’estime générale.

Les presbytères étaient parfois réduits à l’état de masures.

Le troupeau des fidèles était partagé entre la ferveur, la haine et l’indifférence.

(documents cités dans l’ouvrage de Jean-Paul CLAUDEL : les Vosges sous le Consulat et l’Empire. 1992)





Eric Marchal de Salm



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