Un de mes ancêtres, Jacques DOERLER vivait dans la paroisse de Villé (67), au lieu-dit Bassemberg. Je n’étais pas parvenu à déterminer la date de son décès, qui est souvent l’événement le plus difficile à retrouver, car rien de logique ne permet de la définir.
Ayant trouvé sur Internet un site intéressant qui étudiait cette famille, je pus apprendre qu’il était décédé à Basse-Terre (Guadeloupe) le 7 janvier 1746, âgé de moins de trente-trois ans.
Aussitôt ma curiosité fut éveillée.
Que pouvait donc faire un Alsacien aux Antilles au milieu du XVIII° siècle ? J’élaborai alors toutes sortes d’hypothèses. Aurait-il été condamné au bagne pour un méfait quelconque ? Mais, je conclus qu’il se serait agi de Cayenne en Guyane plutôt que la Guadeloupe. Aurait-il été marchand ? Etait-il d’une manière ou d’une autre impliqué dans le commerce des esclaves, la traite négrière ?
Afin d’avoir plus d’informations, je me rendis aux archives nationales où sont conservés sous forme de microfilms les registres paroissiaux des colonies. Pour Basse-Terre à la date donnée, je ne trouvai rien, j’élargis la recherche, un peu avant et un peu après. J’ai fini par me décourager.
Et puis j’eus l’idée de rechercher le décès à la date donnée sur la paroisse de Villé. Et là, je découvris qu’il y était bien enregistré, habitant le lieu-dit de Bassemberg.
En vérifiant dans le dictionnaire des communes et le code postal, je pus constater que Basse-Terre et Bassemberg se suivaient dans l‘ordre alphabétique. Donc l’erreur était due seulement à une ligne prise pour une autre.
Après avoir retourné plusieurs fois dans ma tête la raison qui avait amené cet Alsacien a finir ses jours en Guadeloupe, j’avais trouvé la solution au problème. Il n’avait jamais quitté son hameau et seule une erreur de lecture l’avait déclaré mort à plus de sept mille kilomètres de chez lui.
Voilà le genre de problèmes posés par les généalogies figurant sur Internet et une illustration de la nécessité de vérifier les informations qui s’y trouvent.