Les Malgré-nous.

marchaldesalm, jeudi 20 septembre 2007 - 18:00:00


Les Malgré-nous.




Après l’armistice de 1940, la France fut coupée en deux par la ligne de démarcation. Au Sud de la Loire se trouvait la zone libre et au Nord du fleuve la zone occupée. Cependant l’Alsace et la Moselle étaient purement et simplement annexées au Reich. Entre 1940 et 1944, on incorpora de force dans l’armée allemande cent trente mille Alsaciens-Lorrains et ce malgré eux, ce qui donna naissance à leur surnom.

Certaines familles ont connu des situations dramatiques. Marcel X., dont nous tairons le nom par mesure de discrétion, originaire de Metz, habitant Mulhouse et âgé de vingt ans, fut incorporé dans les U-Boote, les sous-marins allemands. A Narvik, petit port de la Norvège occupée où transitait le minerai de fer suédois – la Suède était pays neutre – il a participé aux violents combats entre les forces alliées, essentiellement la marine britannique, et les Allemands qui voulaient garder ouverte la "route du fer". Après la guerre il parlait peu de ces dures épreuves qui l’avaient marqué. Il a simplement dit qu’en dernier un seul U-Boot remontait sur dix qui descendaient. On peut comprendre l’état de nervosité imposé à ces sous-mariniers.

Pendant ce temps, le frère de Marcel, Eugène, était lui dans la marine française sur un dragueur de mines en rade de Toulon. Sa famille reçut un jour un télégramme officiel lui annonçant son décès. Le bateau sur lequel il servait avait sauté et tous les marins avaient péri. L’hécatombe était telle que tous les plus hauts représentants de l’amirauté étaient venus saluer les morts allongés sur le pont. Un bon mois plus tard, ce fut la stupéfaction quand arriva une lettre d’Eugène, envoyée de l’hôpital où il se remettait lentement de ses blessures. Il était le seul rescapé, un officier de la suite de l’amiral avait entendu un râle lors de la visite officielle, tous les corps furent à nouveau examinés, on découvrit qu’Eugène était encore en vie.

Toutes les familles n’ont malheureusement pas eu la chance de voir revenir les deux fils mobilisés, marqués mais vivants.



Eléments fournis par Madame Josiane JUNGBLUT-BALLIÉ, nièce des héros de cette histoire.




Eric Marchal de Salm




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