Les registres de catholicité à l’époque révolutionnaire.

marchaldesalm, jeudi 29 novembre 2007 - 18:29:59



Les registres de catholicité à l’époque révolutionnaire.




Entre 1793 et le Concordat de 1801, il est souvent difficile de retrouver des actes de baptêmes, mariages et sépultures. Voici quelques exemples de ce qui peut subsister, selon les paroisses.


"Registre de catholicité.
Le présent registre destiné pour inscrire les actes de baptême, mariage et sépulture chrétienne de la paroisse de …, contenant … feuillets, coté par premier et dernier et paraphé par moi soussigné administrateur de ladite paroisse, ce premier janvier mil sept cent nonante huit de Jésus-Christ, an sixième de la république française.

Nota. Je fus appelé au nom des catholiques de la paroisse de … le dix-huit septembre 1797 pour officier le jour de la fête patronale, et administrer provisoirement en ladite église tous les secours spirituels de la religion. Je n’y ai trouvé aucun registre pour l’inscription des actes de catholicité, ce qui me força à ne tenir que des notes jusqu’au moment où je fus nommé administrateur de cette paroisse, comme il conste par les lettres et les pouvoirs du citoyen évêque des Vosges à moi adressée sous la date du quinze décembre 1797 (25 frimaire an VI) en conséquence de la lettre du citoyen agent de la commune, écrite au nom de la généralité des catholiques de la susdite paroisse.
Persuadé que toute société a le droit imprescriptible de tenir registre de l’admission de ses membres, ainsi que des actes qui intéressent les individus comme membres de cette même société, n’ignorant point d’ailleurs les inconvénients auxquels pourraient être exposés les catholiques français qui en pays étrangers, et en vertu des lois naturelles de presque tous les états de l’Europe, ne pourront, faute d’extraits de registres de baptême, être admis aux emplois, ni au serment, ni à une multitude d’autres actes et fonctions, je me suis empressé de former le présent registre coté et paraphé par moi soussigné administrateur de cette paroisse pour y inscrire tous les actes de catholicité, conformément aux décrets du concile national de France commencé à Paris le quinze août dernier et terminé le quinze novembre même année.
D’après ce préambule, il ne paraîtra donc pas étonnant que les actes antérieurs à la rédaction de ce registre et dont la teneur suit, ne soient peut-être point autrement signés des parrains, marraines et témoins requis conjointement avec moi, ce que je tâcherai cependant de réparer autant qu’il dépendra de moi."

Certains actes ont certainement été rédigés rétroactivement après le rétablissement de la liberté de culte. Un registre porte la mention suivante : "cahier rétrospectif de M. LAGUERRE formé en 1805 renfermant les baptêmes de fin 1793, 94 et 95 ; des actes de baptêmes par divers prêtres en 1795, 96 et 97 ; quelques actes des années 1800, 01 et 02 par les mêmes prêtres revenus après le coup d’état du 18 brumaire ; tous ces baptêmes ont été faits par des prêtres restés fidèles à l’Eglise pendant les années de la grande révolution depuis 1793 jusqu’en 1802."

Exemple : x 7 prairial an VI pardevant M. VILLAUMÉ, prêtre catholique qui leur a donné la bénédiction nuptiale dans une maison de cette paroisse à cause des troubles survenus dans l'Eglise



L’état civil fut laïcisé par la révolution à dater de septembre 1792. L’exercice public du culte ayant été interdit en novembre 1793, les baptêmes et sans doute quelques mariages furent célébrés secrètement sans qu’il en soit gardé de traces, les mariages furent le plus souvent uniquement civils, la preuve en est qu’après le concordat plusieurs couples firent élever au rang de sacrement un mariage célébré souvent plusieurs années plus tôt. Avec le rétablissement de la liberté religieuse, les prêtres tinrent comme ils le faisaient par le passé, des registres des actes qu’ils célébraient. Alors que la loi interdisait dès le concordat de 1801 de célébrer un mariage religieux qui n’avait pas été précédé d’une union civile, il ressort ça et là qu’une entorse à cette règle ait été commise, sauf si on veut y voir une erreur du curé. Des erreurs, il y en eut certainement car on trouve parfois des divergences entre les dates données par la mairie et par l’église. Il arrive que la mention de la date selon le calendrier révolutionnaire soit inscrite en complément de la date grégorienne, avec parfois des erreurs de conversion.




Eric Marchal de Salm




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