Le dépouillement systématique des registres paroissiaux et des registres d’état civil d’un même lieu permet de redonner vie à un pan de l’histoire d’un lieu donné.

Mes recherches me conduisent à étudier les premiers registres que j’ai consultés. Ce qui me permet de rectifier quelques dates mal recopiées, mais l’essentiel est ailleurs.

Le 15 pluviôse an III (3 février 1795), je retrouve à Moussey (88) le mariage de Jean Nicolas FLORENCE, veuf de Marie Catherine DUVOID après dix mois de mariage d’une jeune femme morte en couches d’un enfant qui survivra et laissera une descendance. L’époux était qualifié de cultivateur, alors que son père était laboureur avant la révolution, ce qui montre une certaine aisance.

La nouvelle épouse s’appelle Agathe COLLÉ, son père était à la fois laboureur et tailleur d’habit. La sœur d’Agathe, Marie COLLÉ donna naissance à un enfant naturel de père non dénommé, François le 14 août 1796 (l’acte ignore le calendrier républicain). Elle se maria le 4° jour complémentaire an V (20 septembre 1797) avec Jean Baptiste BOULANGER, également tailleur d’habit. Exceptionnellement l’heure du mariage civil est précisée : 8 h00. Le même jour à 9 h00 est décédé François FLORENCE, âgé de treize mois, fils naturel de Valentin FLORENCE, garçon, vivant chez son père et le décès est déclaré par la mère de l’enfant, Marie COLLÉ et Jean Baptiste BOULANGER, son mari.

Ainsi cet acte de décès d’un enfant de treize mois nous apprend à la fois le nom de son père, frère cadet de Jean Nicolas FLORENCE, et le drame de sa mort une heure après le mariage de sa mère. Avait-on oublié de laisser à la maison quelqu’un chargé de veiller sur lui pendant que toute la famille était à la mairie ?

Le mariage civil fut suivi assez vite, étant donnée l’époque, d’un mariage religieux le 16 janvier 1798. Il est en effet rare de retrouver des registres de mariages avant 1800 ou 1801.

Avec un peu de curiosité, on parvient ainsi à recréer l’atmosphère familiale d’une époque passée.